Le massacre de Srebrenica est considéré comme l'un des pires crimes de guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s'est produit pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a suivi la dissolution de la République fédérale socialiste de Yougoslavie.
8 000 hommes et garçons bosniaques ont été séparés et tués
Srebrenica était une enclave principalement peuplée de Musulmans bosniaques, également connus sous le nom de Bosniaks. La ville était sous la protection des forces de maintien de la paix des Nations Unies (UNPROFOR) depuis 1993. Cependant, le 11 juillet 1995, les forces serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladić, ont attaqué la ville.
Les forces serbes ont rapidement pris le contrôle de Srebrenica, forçant des milliers de personnes à chercher refuge dans la base de l'ONU à Potočari. Les Casques bleus néerlandais, chargés de protéger les civils, ont été dépassés par le nombre de personnes cherchant abri et n'ont pas pu empêcher les forces serbes de séparer les hommes et les garçons des femmes et des enfants.
Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont été évacués en bus vers des territoires contrôlés par les Bosniaks. Cependant, environ 8 000 hommes et garçons bosniaques ont été séparés et emmenés dans des zones isolées où la majorité d'entre eux ont été sommairement exécutés. Les corps ont été enterrés dans des fosses communes dissimulées.
Ce massacre a été reconnu comme un génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) en 2004. Il a suscité une condamnation internationale et a contribué à intensifier les efforts visant à mettre fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica a laissé des cicatrices profondes dans la région et a joué un rôle significatif dans la perception des conflits des années 1990.
Conflits interethniques et nettoyage ethnique
La guerre de Bosnie a été déclenchée par la déclaration d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine en 1992. La population de la Bosnie-Herzégovine se composait de trois groupes principaux : les Musulmans bosniaques, les Serbes orthodoxes et les Croates catholiques.
La guerre s'est caractérisée par des conflits interethniques et un nettoyage ethnique. Les Serbes de Bosnie, soutenus par la Serbie, ont cherché à créer une République serbe indépendante, tandis que les Bosniaks et les Croates ont défendu l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine.
Accords de paix de Dayton
Le conflit a été marqué par des atrocités commises des deux côtés, notamment des massacres, des viols et des déplacements forcés de populations. La guerre s'est terminée par les accords de paix de Dayton en 1995, qui ont établi une Bosnie-Herzégovine divisée en deux entités : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie.